Histoire de la boule lyonnaise (1ere partie)

Le Petit Jacquot nous ayant quitté nous avons fait appel à son grand oncle "Oncle Jacques". Voici son premier article.

Chers amis lecteurs et lectrices bonjour,

De tout temps et en tout lieu, une fois maîtrisé la fabrication des boules, quelles soient en pierre ou en bois, les hommes ont joué à les lancer et à les faire rouler. Des gravures et des écrits anciens nous donnent un aperçu de ces jeux. Certains ont disparu d'autres ont survécu et ont évolué sous une forme que nous connaissons aujourd'hui. C'est l'histoire de l'un d'eux, le balancetaboule qui deviendra la boule lyonnaise que je vais vous contez aujourd'hui.


Le balancetaboule meylanais

Meylan en dauphiné fut le berceau de ce que l'on peut considérer comme le jeu de boules le plus dangereux, le balancetaboule. Le premier écrit décrivant le balancetaboule remonte en l'an 1290. Il est l’œuvre du poète épique dauphinois Jacquouille du Charlaix.

" Quatre hommes habillés de blanc
Quatre hommes habillés de noir
Se font face.
Deux pierres à leur pieds,
Prêts à prendre les airs.
La corne y retentit
Les pierres y volent dans les airs
La mort y se prépare
A  frapper l'un d'entre eux. "

La lecture de ce poème nous apprend que les boules se jouaient entre deux équipes de quatre hommes se faisant face. Chaque homme disposait de deux boules.
Vous noterez aussi la présence du y qui certifie que ce poème est d'origine dauphinoise.

Du balancetaboule au jeu de boules

Ça suffit ! Le seigneur de la Bouqueron, excédé de voir ses sujets rentrer estropiés de leurs parties de balancetaboule, réunit ses conseillers c'est à dire Frigide son épouse et Filsdedieu son garde du corps. Il rédigea le décret suivant : "Désormais lors des parties de balancetaboule les deux équipes se mettront cote à cote et feront rouler leurs boules à tour de rôle. Tel est notre bon plaisir." 

Cette décision mécontenta fortement les meylanais qui y voyaient une entrave à leurs libertés individuelles. Ils enfilèrent leurs gilets jaunes, bloquèrent le rond point du château, défilèrent de la Taillat au Buclos en brûlant au passage un ou deux charrois. Pour les calmer, le châtelain organisa un grand débat paroissial où chacun put s'exprimer. Après maintes réunions, le châtelain consentit à ce que les boules puissent être aussi lancées. 

Le balancetaboule, loisir viril mais correct avait vécu pour laisser place à un passe-temps puérile, autorisé aux femmes, le jeu de boules. 

La semaine prochaine nous nous pencherons sur la création du petit, le rôle des joueurs et la création des boulodromes